Mouvement

Une carrière toute tracée

Amélie GUITART

Une rencontre lors d’un stage pendant ses études. Voilà ce qui a permis de faire la différence pour Amélie Guitart entre des choix guidés sans réelle conviction et la révélation de sa carrière ! Cette chercheuse souriante et pleine de vie nous embarque à la découverte de son parcours.
Amélie Guitart. Crédits : Isabelle Vigon

Un parcours parsemé de voyage

Amélie Guitart est chargée de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), où elle conduit avec son groupe des recherches sur les cellules souches hématopoïétiques (CSH). Amélie a commencé ses études à l’Université de Toulouse où elle a effectué une licence suivie d’une maîtrise, puis elle est partie une année travailler dans un laboratoire de recherche à Londres, en Angleterre. Suite à cette expérience, elle est revenue en France, à Bordeaux, où elle a terminé sa deuxième année de master puis a commencé une thèse. Devenue doctorante, Amélie est repartie à l’étranger, en Écosse cette fois-ci, où elle est restée sept ans. Après cette aventure au-delà des océans, elle est revenue en France pour y rester pour de bon ! Étant au bon moment de sa carrière, elle passe les concours pour intégrer l’Inserm où elle rejoint une unité qui, après avoir fusionné avec d’autres, forme aujourd’hui l’Institut de recherche en oncologie de Bordeaux (BRIC). Si son parcours devait se résumer en une phrase, voici comment elle le présenterait « Je me suis retrouvée à un moment, dans un endroit et dans un environnement, où j’étais bien et où j’ai senti finalement que j’étais faite pour ça ».

Faire ça par passion et pas par facilité ou par confort. 

Un sujet qui lui colle à la peau

Depuis son premier stage lors de ses études, Amélie Guitart travaille autour des cellules, et plus particulièrement sur le cycle cellulaire (comment les cellules se divisent afin de les multiplier). C’est ainsi qu’elle découvre les cellules souches du sang, appelées les cellules souches hématopoïétiques (CSH), qu’elle qualifie de « fantastiques ». Ces CSH, qui sont au nombre de 50 000 dans l’organisme, sont capables de produire tous les jours toutes les cellules du sang qui nous sont nécessaires et qui ont une durée de vie courte, à savoir plus de 200 milliards de cellules produites / jour ! Amélie Guitart travaille actuellement sur un moyen qui permettrait de prélever des CSH chez un donneur, et réussir à les faire se multiplier dans une boîte de pétri sans qu’elles ne se différencient en un type de cellule particulier. Ainsi, Amélie travaille sur une phase du développement embryonnaire où ces cellules sont en expansion et se multiplient sans subir de différenciation, afin de trouver un moyen de recréer ces conditions en laboratoire. Pour cela, elle se penche sur la question du métabolisme, car des études ont montré qu’il jouait un rôle dans cette expansion cellulaire. C’est un peu « dit moi ce que tu manges, et je te dirais ce que tu vas devenir » résume Amélie Guitart.

Une rencontre, une révélation

C’est lors de son stage de maîtrise qu’Amélie Guitart a rencontré Dominique Morello, sa maîtresse de stage. C’est elle qui lui a vraiment donné le goût de la recherche et à qui elle ne dira jamais assez merci !

De la recherche, mais pas que

Un métier loin du « métro, boulot, dodo », nous confie Amélie Guitart. Le matin, elle ne sait pas à quoi vont ressembler ses journées et c’est ce qui lui plaît. En effet, au cours de l’année, Amélie doit gérer différentes missions en plus de ses recherches quotidiennes. Elle peut avoir des périodes de demandes de financement pour des projets innovants, assister aux soutenances de thèse ainsi qu’encadrer les étudiants, et rédiger des articles scientifiques afin de partager les nouvelles découvertes. Mais également des tâches différentes, comme une part d’enseignement, l’organisation de congrès et toute la logistique autour (salle, traiteur, trajets, etc.), ou encore du networking (créer un réseau professionnel) avec les industriels. Si Amélie devait donner un conseil à quelqu’un voulant se lancer dans la recherche, se serait de « faire ça par passion et pas par facilité ou par confort ». Pour elle, c’est important de garder une « curiosité naïve », et d’avoir une ouverture d’esprit sur ses propres recherches, mais aussi sur comment ces mêmes recherches sont conduites ailleurs dans d’autres laboratoires, dans d’autres pays. Elle-même n’était pas sûre de devenir chercheuse au début de ses études, et pourtant dès son premier stage de troisième elle était attiré par ce monde et l’avait fait dans un laboratoire. Comme quoi, depuis l’enfance sa carrière était déjà une évidence ! Aujourd’hui, Amélie Guitart alerte sur le besoin d’avancer sur ces sujets de recherche dans le futur, car de plus en plus de personnes sont en besoin de greffes de cellules souches.
Aurore Bisserier

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